Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/31

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La bonne.

Oh ! Félicie, vous êtes encore plus méchante que je ne le croyais !

Anne.

Pourquoi es-tu venue ? Tu aurais dû rester à la maison.

Laurent.

Depuis que tu es arrivée, on ne rit plus, on ne cause plus ; tu as gâté notre plaisir. »

Félicie continua à manger ses cerises ; Laurent et Anne cherchèrent à égayer le petit Germain, qui regardait ses parents avec inquiétude. La bonne s’avança vers le père et la mère Germain, et, les emmenant à l’écart :

« Ne vous affligez pas, mes bons amis, leur dit-elle, des paroles impertinentes de cette petite fille. Si madame était ici, elle la punirait d’importance ; mais je les lui redirai, et je vous réponds qu’elle saura bien l’empêcher de recommencer.

Mère Germain.

Je vous en prie, mademoiselle Valérie, n’en dites rien à madame ; je serais bien chagrine que Mlle Félicie fût punie à cause de moi ; elle dit tout cela sans y penser, sans méchante intention.

La bonne.

Si fait, si fait ; je la connais ; elle se plaît à humilier les gens ; il faut qu’elle soit humiliée à son tour.

Mère Germain.

Oh ! mademoiselle Valérie, quel bien retirerons-nous de la voir humiliée ? Si elle a parlé sans vou-