Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/339

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment le pauvre Diloy tout confus ; et j’en demande bien pardon à monsieur le comte. Je n’avais pas l’intention d’offenser monsieur le comte, bien sûr. Je serais bien désolé que monsieur le comte pût croire que je lui ai manqué de respect, moi qui suis tout dévoué à monsieur le comte, et qui lui suis attaché comme à un bienfaiteur.

Le général.

Sois donc tranquille, mon brave garçon ; est-ce que je puis jamais avoir une pensée pareille ? Mais c’est que tu m’as fait au contraire un fier compliment. Ce n’est pas chose facile ni commune que d’arriver à être un fameux lapin. Mes hommes appelaient le maréchal Pélissier un fameux lapin, et je t’assure qu’il ne s’en fâchait pas quand il le savait ; il riait de bon cœur et remerciait de la bonne opinion qu’on avait de lui.

Diloy.

Merci bien, monsieur le comte, de me rassurer ; j’aurais été si désolé de mécontenter monsieur le comte !

Le général.

Je ne suis pas si facile à fâcher, mon ami… Et notre fossé donc ! Vite, à l’ouvrage. À l’ouvrage, enfants… Eh bien ! eh bien ! qu’est-ce que tu as, ma petite Anne ? Pourquoi pleures-tu si fort, ma pauvre fille ?

Anne, sanglotant.

Félicie… m’a dit… que je suis… une méchante,… que j’ai fait… de la… peine… et à… Diloy… et à vous.