Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/344

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Madame d’Orvillet.

Oh non ! Il a meilleur goût que cela. Comment, tu n’as rien remarqué ? rien deviné ?

Madame de Soubise.

Rien du tout. Il ne nous quitte pas ; il ne vit que pour nous et pour nos enfants. Il est admirable pour Gertrude.

Madame d’Orvillet.

Et puis encore ?

Madame de Soubise.

Voilà tout. Mais dis-moi donc ce que c’est, qui c’est.

Madame d’Orvillet.

Tu n’as pas remarqué comme il est aimable pour ta belle-sœur Pauline ? avec quel enthousiasme il en parle ? avec quel empressement il la recherche ? comme ils sont toujours ensemble ?

Madame de Soubise.

C’est vrai ! Tu as raison ! Je le vois, maintenant que tu me le dis ; et bien des fois je me suis réjouie qu’Albert témoignât tant d’amitié à Pauline, que j’aime de tout mon cœur ; elle est aussi bonne et aimable que charmante ; elle mène une vie bien isolée, bien triste : ni père, ni mère, ni mari, ni enfants. Je serai enchantée qu’elle devînt la femme d’Albert ; et mon mari en sera bien heureux ; il aime tant sa pauvre sœur et Albert !

Madame d’Orvillet.

Je te dirai même que Pauline m’en a parlé, et qu’elle s’attend à une demande en règle très prochainement. »