Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/353

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de jalousie que réveillait sans cesse la grande affection que tout le monde, sans exception, témoignait à Gertrude.

Quand elle resta seule, elle ralentit ses bonnes œuvres, ses visites de charité aux gens du village, aux pauvres, aux malades. Elle continua pourtant à témoigner un certain intérêt aux Diloy, et à leur rendre de temps en temps de petits services.

À son retour de Paris, on la trouva fort embellie, car son visage avait changé d’expression ; il avait pris beaucoup plus de douceur et de bonté. Elle a dix-sept ans maintenant, et ceux qui ne la connaissent pas intimement la trouvent très jolie.

Gertrude vient d’épouser le fils du duc de La Folotte, jeune homme charmant âgé de vingt-cinq ans, fort raisonnable, et qui avait aidé son père à refaire une grande partie de son ancienne fortune. C’est le général qui a organisé ce mariage ; il réunissait souvent les jeunes gens à Valjoli. Le jeune duc ne fut pas longtemps à reconnaître les charmantes qualités de Gertrude. Il vint un matin déclarer au général qu’il désirait vivement unir sa vie à celle de Gertrude, et que, si elle n’y donnait pas son consentement, il irait s’engager comme soldat en Algérie.

Le général lui promit de parler à Mme de Soubise et à Gertrude elle-même le plus tôt possible, c’est-à-dire avant la fin du jour. Le consentement de Mme de Soubise fut donné une heure après. De