Page:Ségur - Diloy le chemineau, Hachette, 1895.djvu/96

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jours parler à leurs soldats. Et si on leur répond, ils se croient insultés et ils se jettent sur vous comme des bouledogues.

Félicie, bas.

Prenez garde ; il est capable d’avoir fait un détour dans le bois et de nous suivre le long des broussailles.

Clodoald, à mi-voix.

C’est agréable pour vous d’avoir cet oncle pendant un mois !

Félicie.

Et quand il dit un mois, c’est plutôt deux ou trois. Il aime beaucoup maman, qui l’aime beaucoup aussi, et, comme il y a deux ou trois ans qu’il n’est venu à la campagne, il va vouloir rester le plus longtemps possible.

Cunégonde.

Il y a trois ans que vous ne l’avez vu ?

Félicie.

Non, nous l’avons vu tous les hivers à Paris ; mais il n’y est pas venu beaucoup, parce qu’il est obligé de rester en Afrique. »

Ils continuèrent à s’éloigner, et, pour plus grande sûreté, ils sortirent du bois et s’assirent sur un banc au milieu de la prairie.

Félicie.

Ici nous sommes en sûreté ; nous pouvons causer à notre aise au moins. »

Pendant qu’ils se vengeaient de l’oncle en se moquant de lui et en disant tout le mal possible, M. d’Alban arrivait dans le petit jardin où les en-