Page:Ségur - Jean qui grogne et Jean qui rit.djvu/195

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Quatrième garçon.

Et le linge ! Vois donc la finesse de la toile ! Une vraie chemise de tête couronnée. »

Jean tira son mouchoir d’un air triomphant.

Premier garçon.

Et le mouchoir ! la plus fine toile.

Deuxième garçon.

Vous n’êtes pas gênés, mes amis, de vous faire habiller par de pareils fournisseurs !

Troisième garçon.

Et combien que ça vous coûte, tout ça ? Une année de gages, pour le moins ?

Simon.

Bien moins que ça ! Rien du tout.

Premier garçon.

Comment, rien ? Pas possible ! Tu plaisantes ?

Jean.

Non, c’est vrai ! C’est un excellent monsieur Peintre qui nous a tout donné.

Quatrième garçon.

Farceur, va ! Les peintres sont des artistes, et les artistes ne sont pas des Rothschild.

Simon.

Ils sont mieux que ça ! Ils sont les amis de ceux qui souffrent.

Premier garçon.

Ce n’est pas ça qui donne de l’argent, camarade. Et il faut en avoir de reste pour des vêtements comme les vôtres.

Jean.

Notre monsieur Peintre est riche, nous a dit le tailleur.