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XX

JEAN CHEZ LE PETIT ROGER


M. Abel vint déjeuner au café ; comme d’habitude Jean lui sourit, mais ce sourire était triste : il le regarda, mais ses yeux étaient humides.

M. Abel.

Courage, mon enfant ! Je vois bien ce qui t’afflige : c’est de quitter ton frère. Mais tu restes près de lui, tu le verras souvent ; et puis, il eût bien fallu le quitter un peu plus tard, quand lui-même, étant marié, aura pris le commerce de son beau-père.

Jean.

C’est vrai, monsieur. Je me suis dit tout cela bien des fois. Mais… j’aime Simon ! Il est mon frère… et il a été si bon pour moi ! Je le verrai, mais ce ne sera pas la même chose, monsieur. Et vous ! Je vous verrai sans doute aussi, mais pas tous les jours, pas régulièrement comme je vous voyais ici ;