Page:Ségur - Le général Dourakine.djvu/239

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



XIV

ON PASSE LA FRONTIÈRE


Le jour vint, il fallut se lever. Chacun était plus ou moins fatigué de sa nuit, excepté les enfants, qui dorment toujours bien partout, et Natasha, qui, sous ce rapport, malgré ses seize ans, faisait encore partie de l’enfance. Les toilettes furent bientôt faites, on se réunit pour déjeuner ; Dérigny avait préparé thé et café selon le goût de chacun.

Le général était sombre ; il avait embrassé nièces et neveux, et serré la main à son ami Romane, mais il n’avait pas parlé et il gardait encore un silence absolu.

« Grand-père… », dit Natasha en souriant.

Le général parut surpris et touché.

« Grand-père voulez-vous venir avec nous à la place de Mme Dérigny, dans la seconde voiture ?