Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/109

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madame bonard.

Étaient-ils vraiment ensemble ? M. Georgey n’a vu qu’Alcide tout seul qui est tombé dans le fossé en sortant du bois.

bonard.

Je n’ai plus vu personne. Mais nous allons bien voir si Frédéric est à la ferme. Si je ne le trouve pas, c’est qu’il doit être encore avec ce coquin d’Alcide, et qu’ils se sont sauvés chacun de leur côté. Va voir à l’étable pendant que je vais voir à l’écurie. »

Bonard entra dans l’écurie et aperçut Frédéric couché sur des bottes de foin et profondément endormi.

« C’est étonnant, se dit-il ; j’aurais juré qu’ils étaient deux. »

Il s’approcha de Frédéric, le poussa légèrement ; Frédéric entr’ouvrit les yeux, se souleva à demi et retomba endormi.

bonard, à mi-voix.

Il dort tout de bon ! C’est singulier tout de même. »

Et il s’en alla en refermant la porte.

À peine fut-il sorti que Frédéric se releva.

« J’ai eu une fameuse peur ! Une seconde de plus, j’étais pris. C’est-il heureux que je me sois trouvé caché par un buisson et que j’aie pu rentrer par la porte de derrière avant le retour de mon père. Alcide se sera échappé, je suppose. A-t-il détalé ! Ha ! ha ! ha !

« Et ces diables de chevaux qui n’ont pas dîné ! Heureusement qu’ils ne parleront pas… Il faut