Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/115

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frédéric, effrayé.

Tais-toi ! si on t’entendait !

julien.

Écoute, Frédéric, je sais qu’Alcide était avec toi tantôt ; je devine qu’il t’a donné de mauvais conseils, comme il fait toujours. Sais-tu ce qu’il faut faire ? Avoue la vérité à ta mère, elle est si bonne ; elle te pardonnera si elle voit que tu te repens sincèrement.

frédéric.

Je n’oserai jamais ; mon père me battrait.

julien.

Non ; tu sais que ce qui le met en colère contre toi, c’est quand il voit que tu mens ; mais, si tu lui dis la vérité, il te grondera, mais il ne te touchera pas. »

Pendant que Frédéric hésitait, Mme Bonard s’impatientait.

« Je n’aurai pas le temps de faire cuire ma viande,… dit-elle. Je vais y aller moi-même ; ce sera plus tôt fait. »

Elle arriva en effet au moment où Julien disait sa dernière phrase.

madame bonard.

Qu’est-ce qu’il y a ? Encore une de tes sottises, Frédéric ? »

Frédéric tressaillit et resta muet.

julien.

Parte donc ! Dis à Mme Bonard ce que tu me disais tout à l’heure, que tu es bien fâché, que tu ne recommenceras pas. »