puis un bruit confus de rires et de voix arriva jusqu’à eux, puis des paroles très distinctes.
« Comme vous marchez vite, madame Bonard ! Je puis à peine vous suivre ; ça me coupe la respiration.
C’est que j’ai peur de faire attendre mon pauvre garçon, madame Blondel. Je lui avais promis d’être de retour avant midi, et voilà que j’entends sonner midi à l’horloge de la ville ; je ne serai pas revenue avant la demie.
Ah bah ! il restera plus tard ce soir ; une demi-heure de perdue, ce n’est pas la mort.
C’est qu’il n’est pas très docile, voyez-vous, madame Blondel ; il est capable de s’impatienter et de partir, laissant la ferme et les bestiaux à la garde de Dieu.
Tout le pays est à la foire, il ne viendra personne.
Et les chemineaux qui courent tout partout, qui volent, qui tuent même, dit-on !
Laissez donc ! Tout ça, c’est des bourdes qu’on nous fait avaler… Mais nous voici arrivées ; nous n’avons pas rencontré Frédéric, il n’est donc pas parti. »
Elles entrèrent dans la cour de la ferme.
Tiens ! où est donc Frédéric ? Je pensais le trouver à la barrière.