à trouver un sac vide, à le secouer, à reprendre le sac d’orge, à le charger sur la brouette. Julien voulut l’aider, mais Bonard l’en empêcha.
« Le voilà enfin en route, dit Bonard quand Frédéric fut parti. Et toi, Julien, je te défends à l’avenir de faire son ouvrage. Il devient paresseux, coureur ; il s’est lié avec ce mauvais garnement Alcide, le fils du cafetier ; je le lui ai défendu, mais il le voit tout de même, je le sais. Vient-il ici quand je n’y suis pas ?
Jamais, M’sieur. Depuis que M’sieur l’a chassé, il y a bientôt trois mois, il n’est pas venu une seule fois.
As-tu compté tes dindes ce soir ? Y sont-elles toutes ?
Oui, M’sieur, elles y sont ; j’en ai compté quarante-sept. C’est Frédéric qui les a rentrées pendant que j’étais au moulin pour avoir du son.
Je n’aime pas cet échange de travail ; c’était à toi de rentrer tes dindes, et Frédéric devait aller lui-même au moulin. Je te répète qu’à l’avenir je veux que chacun fasse son ouvrage ; tous ces mélanges et complaisances n’amènent rien de bon ; il en résulte que les uns n’en font pas assez et que les autres en font trop.
Je suis bien fâché de vous avoir mécontenté, M’sieur ; je croyais bien faire en obéissant au fils de