Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/212

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ment, mais qui fut bien vite calmé par les coups de poing du vigoureux Anglais. La montre et sa chaîne passèrent en un instant de la poche d’Alcide dans celle de M. Georgey. Frédéric n’attendit pas son tour et remit lui-même en sanglotant la chaîne et tout l’or et l’argent que lui avait rendus le gendarme.

« Oh ! Monsieur, s’écria-t-il, ne croyez pas que ce soit moi qui vous ai volé. C’est Alcide qui a tout fait et qui m’a poussé à mal faire. Je ne voulais pas, j’avais peur ; il m’a forcé à le laisser faire, à acheter la montre et la chaîne ; il m’a coulé votre or dans la poche quand nous avons été dans cette foule qui arrêtait les deux voleurs. Je ne l’ai su que lorsque les gendarmes m’ont fouillé. Pardonnez-moi, Monsieur ; ne dites rien à mon père, il m’assommerait de coups.

m. georgey.

Il faisait très bien, et jé voulais dire. C’était trop horrible. »

Alcide voulut aussi demander grâce et accuser Julien ; mais l’Anglais le fit taire en lui boxant les oreilles.

m. georgey.

Jé défendais à toi, scélérate, de parler une parole. Jé voulais dire à les deux parents et jé dirai. Demain, jé dirai. Va dans ton maison, et toi, Fridric, va dans lé tien. Jé rentrais chez moi. Caroline, vitement, une lumière ; jé voulais aller dans le lit. »

M. Georgey repoussa les deux garçons, entra chez lui, ferma la porte à double tour et monta