Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/220

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toutes ses craintes se réveillèrent. Il tremblait, ses dents claquaient.

madame bonard.

Quelle drôle de mine tu as ! De quoi as-tu peur ?

frédéric.

De rien, de rien. Ce n’est pas moi qui vous ai volés. Ce sont les chemineaux.

madame bonard.

Comment le sais-tu ? Tu les as donc vus ?

frédéric.

Je n’ai rien vu. Comment les aurais-je vus ? De quoi aurais-je peur ? Où est Julien ? Est-ce que M. Georgey est venu ?

madame bonard.

Non. Pourquoi viendrait-il ?

frédéric.

Pour le vol. Vous savez bien.

madame bonard.

Mais en quoi cela regarde-t-il M. Georgey ?

frédéric.

Je n’en sais rien. Est-ce que je peux savoir ? Puisque je n’y étais pas.

madame bonard.

Tiens, tu ne sais pas ce que tu dis. Viens manger ta soupe, il est tard.

frédéric.

Je n’ai pas faim.

madame bonard.

Tu es donc malade ? Tu es pâle comme un mort ? Voilà ce que c’est que de trop s’amuser et rentrer si tard. Viens manger tout de même. Il ne faut pas rester à jeun, tu prendrais du mal ; l’appétit te viendra en mangeant. »