Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/234

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m. georgey.

Ça était très possible, pourquoi ça était. »

M. Georgey se mit à rire de la mine stupéfaite des gendarmes. Il leur expliqua le soi-disant vol, comme il l’avait promis à Bonard, et l’indemnité qu’il venait de lui offrir ; Julien avait posé les pièces d’or sur la table : elles y étaient encore.

« Voilà, dit M. Georgey ; jé donnais deux cents francs.

le brigadier.

Il n’y a plus rien à dire, Monsieur ; du moment que vous payez si largement le dégât, je ne pense pas que M. Bonard réclame autre chose.

m. georgey.

Master gendarme, moi vous dire un autre chose ; lé jeune garçon qué vous attraper hier dans lé ville, c’était lé garçon de M. Bonard. Lé povre fils il était si choqué, si désolé, vous croire il était un voleur, qué il était en désespération, malade et imbécile ; il croyait toujours être une voleur ; il voyait toujours votre apparition subite. Venez voir ; voyez pauvre Madme Bonarde ; faut pas attraper si vite. C’est dangereux, bon pour faire un garçon mort. »

M. Georgey ouvrit la porte, fit entrer les gendarmes au moment où Frédéric criait :

« Ce n’est pas moi, ce n’est pas moi !… Monsieur le gendarme, ce n’est pas moi !… Lâchez-moi, je vais mourir… Au secours ! tout le monde… Ce n’est pas moi !

— Venez vitement, dit M. Georgey en les tirant