Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/237

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caroline.

Qu’est-ce que c’est, Monsieur, un magpie ?

m. georgey.

Vous pas comprendre ? C’est étonnant ! Vous rien savoir. Un magpie, c’était une grosso oison qui avait des plumets blanc et noir, qui parlait beaucoup toujours. On disait dé femmes : elle parlait comme une magpie.

caroline.

Ah ! Monsieur veut dire une pie !

m. georgey.

Très justement ! Un pie ! C’était ça tout justement ; comme vous, Caroline. »

M. Georgey, fatigué de sa journée de la veille et de sa matinée, voulut rester chez lui pendant quelque temps à travailler à ses plans et à ses modèles de mécaniques. Il alla seulement tous les jours, matin et soir, savoir des nouvelles de Frédéric ; il ne manquait jamais de demander à Julien quand il viendrait.

« Quand Frédéric sera guéri, Monsieur, et quand Mme Bonard n’aura plus besoin de moi », répondait toujours Julien.

La maladie fut longue, la convalescence plus longue encore. La présence de Bonard faisait retomber Frédéric dans un état nerveux qui obligea le médecin à défendre au père de se faire voir jusqu’au rétablissement complet de son fils.

Un jour, deux mois après la foire, Julien entra précipitamment chez Mme Bonard.

« Maîtresse, savez-vous la nouvelle ? Alcide vient