Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/300

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— Arme à terre ! commanda le colonel. Tends la main et prends. »

Le soldat porta la main à son képi, la tendit à M. Georgey en souriant et reçut la pièce d’or.

Le colonel riait de la surprise de M. Georgey.

« Entrez, entrez, mon cher Georgey ; c’est la consigne que j’avais donnée qui vous retenait à la porte.

m. georgey.

Bonjour, my dear colonel. Bonjour. J’étais heureuse de voir vous. Lé pauvre soldat français, il comprenait rien ; jé parlais, il parlait ; c’était lé même chose. Jé pouvais pas vous voir.

le colonel.

Vous voici entré, mon ami ; je vous attendais, votre chambre est prête. Voulez-vous prendre quelque chose en attendant le dîner ?

m. georgey.

No, my dear. J’avais l’estomac rempli et j’avais apporté à vous des choses délicieux. Pâtés de gros foies, pâtés de partridge (perdrix) très truffés, pâtés de saumon délicieux ; turkeys grosses, grosses et truffées dans l’estomac ; oisons chauffés dans lé graisse dans des poteries ; c’est admirable. »

Le colonel riait de plus en plus à mesure que M. Georgey énumérait ses succulents présents.

le colonel.

Je vois, mon cher, que vous êtes toujours le même ; vous n’oubliez pas les bonnes choses, non plus que vous n’oubliez jamais vos amis.

m. georgey.

No, my dear, jamais. J’avais aussi porté une