Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/324

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de brigadier, puis de maréchal des logis, en attendant l’épaulette et la croix. »

Tout le monde se retira, laissant avec Frédéric M. Georgey, qui avait reçu force compliments, et qui put se dire qu’il avait contribué à l’acquittement de son protégé.

Quand M. Georgey et Frédéric apprirent la nouvelle violence d’Alcide, le premier se frotta les mains en disant :

« Jé savais. C’était une hanimal féroce, horrible. Lui tué par une fusillement ; c’était très bon. »

Frédéric, inquiet de son maréchal des logis, alla savoir de ses nouvelles ; il le trouva revenu de son étourdissement et soulagé par la quantité de sang qu’il avait perdu par suite des coups de poing d’Alcide.

Pendant que Frédéric était au cachot, il avait à peine touché aux provisions de M. Georgey ; il proposa à sa chambrée de s’en régaler repas du soir.

« Mais pas de vin, dit-il. Un petit verre en finissant ; voilà tout. J’ai juré de ne jamais boire, ni faire boire plus d’un verre à chaque repas. »

Les camarades applaudirent à sa résolution, et le repas du soir n’en fut que plus gai ; les provisions de M. Georgey eurent un succès prodigieux ; Frédéric fut obligé de les retirer pour empêcher les accidents.

« Nous serons bien heureux, dit-il, de les retrouver demain, mes amis.