Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/336

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envers nous, nous avons bien agrandi et amélioré la maison. Si vous désirez avoir Caroline, elle viendra très volontiers ; elle est chez sa mère, elles font des gants.

m. georgey.

Oh ! yes ! Jé voulais très bien. Jé voulais voir mon logement chez vous. »

M. Georgey fut promené dans toute la maison. Il y avait en haut deux grandes et belles chambres ; Julien en avait une près de lui ; il en restait deux, pour Caroline et pour quelque autre visiteur. En bas demeuraient Bonard et sa femme et Frédéric.

En redescendant dans la salle, Frédéric jeta un regard furtif du côté de l’ancienne armoire brisée ; il vit avec une vive satisfaction qu’elle n’y était plus. M. Georgey, après le départ de Frédéric, avait acheté un beau dressoir-buffet qui avait remplacé l’armoire fatale, brûlée par son ordre.

Pendant plusieurs jours Bonard triomphant mena son fils chez toutes ses connaissances et dans la ville, où il cherchait tous les prétextes possibles pour le faire passer devant la demeure des gendarmes ; les galons de Frédéric lui valaient le salut militaire des simples gendarmes et une poignée de main du brigadier. Le père saluait avec son fils et s’arrêtait volontiers pour causer et dire un mot des combats racontés par Georgey.

Frédéric ne voulut pourtant pas rester oisif : il travailla comme Julien et son père ; ce fut pour Bonard un avantage réel ; il ne prenait plus d’ouvrier, tout le travail se faisait entre eux.