Page:Ségur - Le mauvais génie.djvu/56

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tout seul, il n’aurait jamais commis une si mauvaise action !

bonard.

Je l’espère. Et voilà ce qu’il a gagné à ne pas m’obéir ; je lui avais défendu bien des fois de fréquenter ce mauvais garnement d’Alcide… Quand il sera de retour, je lui donnerai son compte.

madame bonard.

Oh ! Bonard, ménage-le ! Pense donc qu’il a été entraîné.

bonard.

Un honnête garçon ne se laisse pas entraîner. Vois Julien : il est bien plus jeune que Frédéric, il n’a que douze ans, et il a résisté, lui. »

Pendant que le mari et la femme causaient tristement en attendant Frédéric, Julien avait rentré son troupeau et soignait les chevaux. Il vit la tête de Frédéric qui apparaissait derrière un tas de paille.

julien, riant.

Tiens ! qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi t’es-tu fourré là dedans ?

frédéric.

Chut ! Prends garde qu’on ne t’entende. J’ai aperçu l’Anglais dans la salle. Est-il parti ?

julien.

Oui, il vient de s’en aller. Pourquoi as-tu peur de cet Anglais ? Il a l’air tout drôle, mais il n’est pas méchant, malgré tout ce qu’il dit. D’où le connais-tu, toi ?

frédéric.

Je ne le connais pas beaucoup, seulement pour