Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/142

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de quoi pourrais-je me plaindre ? Vous êtes tous si bons avec moi !

Valentine.

Pas toujours. Ainsi, quand je t’ai mis de la cire sur ta belle tapisserie, ce n’était pas bon cela ?

Camille.

Oh ! tu l’as fait par maladresse, pas par méchanceté.

Valentine.

Hem ! hem ! Un peu par méchanceté, parce que tu n’as pas voulu me laisser te couper tes aiguillées de soie. Et lorsque Paul t’a pris et mangé ta part de biscuits ?

Camille.

Il est si petit, ce pauvre Paul ! Est-ce qu’on peut se fâcher contre lui ?

Valentine.

Vois-tu, comme tu trouves toujours des raisons pour ne pas accuser !

Camille.

Prends garde que je n’en trouve une pour me fâcher contre toi.

Valentine.

Pourquoi ? Qu’est-ce que je te fais ?

Camille.

Tu cherches à me donner de l’orgueil. C’est mal. »

Valentine sourit de ce reproche ; elle embrassa ensuite la charmante Camille et alla rejoindre ses amis.