Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/21

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La nourrice.

Bien ; donnez. Pendant que les enfants déjeuneront, je lirai ma lettre. »

La nourrice aide les enfants à s’habiller ; elle verse le chocolat dans les tasses, les pose sur la table, met une chaise devant chaque tasse. Les enfants font leur prière et se mettent à table.

Après avoir rangé dans la chambre, la nourrice ouvre la lettre, lit quelques lignes, pousse un cri et tombe dans un fauteuil. Les enfants se précipitent vers elle et lui demandent avec anxiété ce qu’elle a. La nourrice sanglote et ne peut répondre. Henri se jette sur la nourrice en pleurant et en la serrant dans ses bras. Pierre court chez sa maman ; il arrive pâle et suffoquant.

La maman.

Pierre, mon cher enfant ! qu’est-ce que tu as ?

Pierre.

Maman, maman, venez vite chez ma nourrice ; on lui a apporté une lettre ; quand elle l’a eu lue, elle est tombée dans un fauteuil en sanglotant, et elle ne nous parle pas.

La maman.

Quelque malheur, sans doute, qu’on lui annonce.

Pierre.

C’est peut-être un de ses enfants qui est mort.

La maman.

Ou bien son mari. Allons la voir et tâchons de la consoler.