Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/225

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Jacques.

Et moi, mes cheveux et mon cou ! Je ne fais que m’essuyer depuis qu’elle s’est sauvée.

Jeanne.

Son histoire est très ennuyeuse tout de même.

Henriette.

Assommante ! je n’y ai rien compris.

Camille.

Voyons, mes amis, maintenant que chacun a dit son petit mot contre elle, avouons que nous avons fait tout ce que nous pouvions pour la mettre en colère.

Léonce.

Comment ! que lui avons-nous fait ?

Camille.

D’abord on l’a interrompue à chaque phrase, puis on s’est moqué d’elle, puis on a bâillé, puis on a fait semblant de dormir. Tout cela n’est pas agréable, et je trouve même qu’elle a été très patiente. »

Sophie apparaît à une lucarne du grenier.

« Êtes-vous toujours mouillés et en colère ? » leur crie-t-elle en riant.

Les enfants lèvent la tête. En voyant cette bonne figure riante et sans malice, leur humeur se dissipe.

« Tu peux descendre, lui crient-ils, nous ne sommes plus fâchés.

Sophie.

Bon, je descends. C’est bien vrai, n’est-ce pas ? Vous ne me réservez pas quelque malice ?

Camille.

Non, non, Sophie ; je réponds d’eux ; tu seras la bienvenue. »