Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/240

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ivre mort. Tu vois que c’est drôle et terrible. N’est-ce pas, Camille ?

Camille.

Cela me paraît très joli et très amusant.

Pierre.

Ah ! vous voyez, vous autres, ce que dit Camille.

Sophie.

Dis donc, si tu commençais !

Pierre.

Je commence. Je dis donc : le Cochon ivre mort. Remarquez bien que je ne dis pas seulement ivre ; je dis ivre mort.

Léonce.

Mais oui, mais oui ; nous avons remarqué. Commence enfin.

Pierre.

Je commence. Ne m’interrompez plus à présent, parce que, moi, d’abord, quand on m’interrompt, cela me brouille les idées et je ne sais plus ce que je dis.

Sophie.

Il me semble que tes idées sont déjà brouillées. Tu parles depuis un quart d’heure pour ne rien dire.

Pierre.

D’abord il n’y a pas cinq minutes, et vous m’interrompez toujours. Je commence. Un jour,… c’est-à-dire un soir,… pas tout à fait soir, mais un peu tard pour le jour. Vous comprenez ?

Léonce.

Oui, oui, va donc !