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objets qu’elle avait retirés des armoires et de la commode, elle chercha vainement un châle et une robe en laine noire.

« C’est étonnant, dit-elle, que je ne les trouve pas. Je viens de les poser sur le canapé avec mes autres effets.

Henri.

Que cherchez-vous, maman ?

La maman.

Un châle et une robe noirs ; je ne peux pas les trouver.

Henri.

C’est moi qui les ai pris, maman.

La maman.

Toi ? Où les as-tu mis ? Pourquoi les as-tu pris ?

Henri.

Je les ai portés dans la chambre de nourrice, maman. Vous ne les mettez jamais : alors j’ai pensé que vous n’en aviez pas besoin et que cela ferait grand plaisir à ma pauvre nourrice.

La maman.

C’est précisément pour elle que je les cherchais, mon petit Henri ; c’est très bien à toi de vouloir la consoler par tes présents, mais tu n’aurais pas dû prendre mes affaires sans ma permission.

Henri.

Je vais aller les chercher et je vous les rapporterai, maman ; seulement j’aurais été bien content de les donner à nourrice, parce que j’ai remarqué que lorsqu’on lui donnait quelque chose, ça la consolait beaucoup.