Page:Ségur - Les Bons Enfants, édition 1893.djvu/353

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nous avons mangées l’autre jour étaient rouges ?

Camille, riant.

Certainement, tu le sais bien.

Jeanne.

Tu vois ! je t’avais bien dit.

Henriette.

Camille, n’est-ce pas que les écrevisses sont grises ?

Camille.

Certainement ; vous vous disputez et vous avez raison toutes les deux, puisque les écrevisses vivantes sont grises et qu’elles deviennent rouges en cuisant.

Jeanne.

C’est tout de même moi qui avais raison.

Henriette.

C’est trop fort cela ! Si je ne me retenais, je te dirais des sottises.

Jeanne.

Dis toujours ; je saurais bien t’en répondre.

Henriette.

Non, je veux me retenir et être douce comme Sophie.

Jeanne.

Douce comme Sophie ! C’est comme tes écrevisses grises, cela.

Henriette.

Précisément ! Comme mes écrevisses qui sont grises et rouges. Sophie est colère par sa nature et douce par sa volonté. »

Pendant cette discussion on faisait les prépara-