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Page:Ségur - Les Malheurs de Sophie.djvu/215

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LES MALHEURS DE SOPHIE.

sophie.

Non, maman, rien du tout ; seulement je suis tombée.

madame de réan.

Tombée ? Comment ? Pour quelle raison ?

sophie.

J’étais sur l’âne et je ne sais pourquoi il s’est mis à sauter et à ruer ; je suis tombée sur le sable et je me suis un peu écorché le nez et les mains : mais ce n’est rien.

madame d’aubert.

Pourquoi donc l’âne a-t-il rué, Paul ? Je le croyais si doux !

paul, embarrassé.

C’est Sophie qui était dessus, maman ; c’est avec elle qu’il a rué.

madame d’aubert.

Très bien, je comprends. Mais qu’est-ce qui a pu le faire ruer ?

sophie.

Oh ! ma tante, c’est parce qu’il avait envie de ruer.

madame d’aubert.

Je pense bien que ce n’est pas parce qu’il voulait rester tranquille. Mais c’est singulier tout de même. »

On rentrait à la maison comme Mme d’Aubert achevait de parler ; Sophie alla dans sa chambre pour laver sa figure et ses mains, qui étaient pleines de sable, et pour changer sa robe, qui était salie et déchirée. Mme de Réan entra