Sophie ne répondit rien.
N’entends-tu pas ce que je te demande ? D’où vient le sang qui tache la nappe ?
Maman… c’est… c’est… de mon doigt.
Qu’as-tu au doigt ? Depuis quand y as-tu mal ?
Depuis ce matin, maman. C’est mon poney qui m’a mordue.
Comment ce poney, qui est doux comme un agneau, a-t-il pu te mordre ?
C’est en lui donnant du pain, maman.
Tu n’as donc pas mis le pain dans ta main toute grande ouverte, comme je te l’ai tant de fois recommandé ?
Non, maman ; je tenais le pain dans mes doigts.
Puisque tu es si sotte, tu ne donneras plus de pain à ton cheval.
Sophie se garda bien de répondre ; elle pensa qu’elle aurait toujours le panier dans lequel on mettait le pain pour les chevaux, et qu’elle en prendrait par-ci par-là un morceau.
Le lendemain donc, elle suivait sa maman dans les écuries, et, tout en lui présentant les