Page:Ségur - Les petites filles modèles.djvu/269

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Sophie.

Pas sa faute ! pas sa faute ! Pourquoi fait-il dire qu’il viendra à midi, qu’il nous apportera des écrevisses ? et voilà qu’il est deux heures ! Un homme comme lui ne devrait pas se permettre de faire attendre des demoiselles comme nous.

Marguerite, vivement.

Des demoiselles comme nous ont été bien heureuses de rencontrer dans la forêt un homme comme lui, mademoiselle ; c’est très ingrat, ce que tu dis là.

Madeleine.

Marguerite, Marguerite, voilà que tu t’emportes encore ! Ne peux-tu pas raisonner avec Sophie sans lui dire des choses désagréables ?

Marguerite.

Mais, enfin, pourquoi Sophie attaque-t-elle ce pauvre Hurel ?

Sophie, piquée.

Je ne l’ai pas attaqué, mademoiselle ; je suis seulement ennuyée d’attendre, et je m’en vais chez moi apprendre mes leçons. J’aime encore mieux travailler que de perdre mon temps à attendre cet Hurel.

Marguerite.

Entends-tu, entends-tu, Madeleine, comme elle parle de cet excellent Hurel ? Si j’étais à sa place, je ne donnerais pas les écrevisses qu’il nous a pro-