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LES VACANCES.

M. de Rugès et M. de Traypi avaient écouté avec un grand intérêt le court récit du Normand. Pendant que ces messieurs l’interrogeaient sur ses aventures, les enfants entourèrent Sophie.

MARGUERITE.

Tu as donc fait naufrage ?

MADELEINE.

Ta maman et ton papa se sont noyés ? Comment, toi, as-tu été recueillie ?

JACQUES.

Qui est ce Paul dont tu parles ?

CAMILLE.

Comment ne nous as-tu jamais parlé de cela ?

LÉON.

Pourquoi cet homme t’appelle-t-il mademoiselle de Réan ?

JEAN.

Je ne savais pas que tu eusses été si malheureuse, ma pauvre Sophie.

Ils parlaient tous à la fois ; Sophie répondit à tous ensemble.

SOPHIE

Oui, j’ai été très-malheureuse. Je n’en ai jamais parlé, parce que papa et ma belle-mère m’avaient défendu de jamais leur rappeler le passé. J’ai fini par n’y plus penser moi-même et par l’oublier. J’avais à peine quatre ans, quand tout cela est arrivé.