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LES VACANCES.

« Mon pauvre commandant, disait-il en soupirant, serait-il heureux de vous revoir ! »

L’après-midi du troisième jour, Mme de Rosbourg et les enfants rentraient, après avoir passé deux heures chez Lecomte et Françoise. En approchant du perron elle crut reconnaître M. de Traypi. Impatiente de savoir s’il lui rapportait des nouvelles de son mari, elle hâta le pas, et montant rapidement les marches du perron, elle se heurta contre… M. de Rosbourg lui-même. Tous deux poussèrent ensemble un cri de bonheur ; Mme de Rosbourg tomba dans les bras de son mari en sanglotant et en remerciant Dieu. Elle ne pouvait croire à son bonheur. Elle embrassait son mari ; elle le regardait pour s’assurer que c’était bien lui ; son cœur débordait de joie. Après les premiers instants de joyeux saisissement, M. de Rosbourg, sans quitter sa femme, regarda les enfants groupés autour d’eux et chercha à reconnaître sa petite Marguerite ; ses yeux s’arrêtèrent sur Sophie.

« Sophie ! s’écria-t-il. Je ne me trompe pas : c’est bien Sophie de Réan. Pauvre enfant ! Comment est-elle ici ? Mais, ajouta-t-il, Marguerite ! ma petite Marguerite ! N’est-ce pas cette petite brune si gentille, qui me regarde d’un air tendre et craintif ? »