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LES VACANCES.

et encore moins ici. Je croyais que tu avais dû périr avec ton papa, dans cette vilaine caisse où on t’avait mise par une tempête si affreuse et avec des vagues hautes comme des maisons.

SOPHIE

Je t’avais cru mort aussi. C’est par le Normand que je t’ai su vivant et chez les sauvages.

PAUL.

Le Normand ! Tu as vu le Normand ? Quand ? Où cela ? Où est-il ? que j’embrasse ce brave homme si bon, si dévoué ! Nous l’avons bien regretté, et nous pensions que les sauvages l’avaient tué.

SOPHIE

Il y a trois jours seulement que le Normand est revenu, après s’être échappé de chez les sauvages et après vous avoir cherchés et attendus pendant quatre ans. Nous l’avons rencontré, par hasard, dans la forêt.

PAUL.

Brave homme ! que je serai content de le revoir !

MARGUERITE.

Nous irons le voir demain et nous lui annoncerons le retour de papa ; il en sera aussi heureux que nous, car il l’aime !… il l’aime ! autant que maman et moi.

JACQUES.

Et après, tu nous raconteras tes aventures. Tu es resté cinq ans chez les sauvages ?