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LES VACANCES.
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l’évitait le plus possible ; mais ce n’était pas chose facile parce que tous les enfants aimaient beaucoup leur nouvel ami, et qu’ils étaient presque toujours avec lui. Paul, que cinq années d’exil avaient rendu plus adroit, plus intelligent et plus vigoureux qu’on ne l’est en général à son âge, leur apprenait une foule de choses pour l’agrément et l’embellissement de leurs cabanes. Il leur proposa d’en construire une comme celle que son père et Lecomte avaient bâties chez les sauvages. Les enfants acceptèrent cette proposition avec joie. Ils se mirent tous à l’œuvre sous sa direction. M. de Rosbourg venait quelquefois les aider ; ces jours-là, c’était fête au jardin. Paul et Marguerite étaient toujours heureux quand ils se trouvaient en présence de leur père ; tous les autres enfants aimaient aussi beaucoup M. de Rosbourg, qui partageait leurs plaisirs avec une bonté, une complaisance et une gaieté qui faisaient de lui un compagnon de jeu sans pareil. Léon, qui s’était tenu un peu à l’écart dans les commencements, finit par ressentir comme les autres l’influence de cette aimable bonté. Il avait perdu de son éloignement pour M. de Rosbourg et pour Paul. Ce dernier recherchait toutes les occasions de lui faire plaisir, de le faire paraître à son avantage, de lui donner des éloges. Un soir que Paul avait