Non, mais son bon cœur lui fait comprendre qu’il est doux de rendre le bien pour le mal, et son bon exemple me fait comprendre à moi la générosité de son explication. »
Paul allait répondre, lorsqu’ils entendirent des cris d’effroi du côté du château ; ils y coururent tous et trouvèrent leurs parents rassemblés autour d’une femme de chambre sans connaissance ; près d’elle une jeune ouvrière se tordait dans une attaque de nerfs, criant et répétant :
« Je le vois, je le vois. Au secours ! il va m’emporter ! il est tout blanc ! ses yeux sont comme des flammes ! Au secours ! au secours !
— Qu’est-ce donc, mon père ? demanda Paul avec empressement ; pourquoi cette femme crie-t-elle comme si elle était entourée d’ennemis ?
C’est quelque imbécile qui a voulu faire peur à ces femmes, et qui leur a apparu en fantôme. Nous allons faire une battue, ces messieurs et moi. Viens avec nous, Paul ; tu as de bonnes jambes, tu nous aideras à faire la chasse au fantôme.
— Est-ce que tu n’auras pas peur ? lui dit tout bas Marguerite.
Peur ? d’un fantôme ?