Page:Ségur - Les vacances.djvu/291

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par des révérences de théâtre, accompagnées d’un geste protecteur de la main ; elle traversa ensuite le salon et alla se placer devant les enfants, qui s’étaient groupés au fond.

« Je suis très-satisfaite, messieurs et mesdemoiselles, dit-elle, de vous connaître avant de quitter le pays ; j’espère que vous viendrez me voir à Paris, à l’hôtel Tourne-boule, qui est à mon père, et qui est un des plus beaux hôtels de Paris. Je vous ferai inviter aux soirées et aux bals que ma mère compte y donner. Et même, pour ne vous laisser aucune inquiétude à ce sujet, je vous engage, monsieur (s’adressant à Paul), pour la première valse, et vous, monsieur (s’adressant à Jean), pour la première polka, et monsieur (s’adressant à Léon), pour la première contredanse.

PAUL.

Je suis désolé, mademoiselle, de ne pouvoir accepter cet honneur, mais je ne valse pas ; je ne connais que la danse des sauvages, qui ne vous serait peut-être pas agréable à danser.

JEAN.

Moi aussi, mademoiselle, de même que mon ami Paul, je suis désolé de refuser polka et bal ; mais en fait d’exercice de ce genre, je ne sais que battre la semelle, et je n’oserais vous proposer ce passe-temps agréable, mais peu gracieux.