Page:Ségur - Les vacances.djvu/299

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MADEMOISELLE YOLANDE.

Pauvre ! vous la trouvez donc bien malheureuse de rester avec moi, monsieur ? Pourquoi y restez-vous vous-même ?

LÉON.

Ce n’est pas avec vous que je reste, mademoiselle ; c’est avec la pauvre Camille.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Encore ?

LÉON.

Encore et toujours tant que vous serez là, mademoiselle, quoiqu’il fût plus juste de vous appeler pauvre, vous, toute riche que vous êtes.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Ce serait assez drôle, en effet. Moi, pauvre ! avec trois cent mille francs de rente ? Ha ! ha ! ha !

CAMILLE.

Ne riez pas, ma pauvre demoiselle ; ne riez pas ! Vous êtes en effet à plaindre, Léon a raison : vous êtes pauvre de bonté, pauvre de charité, pauvre d’humilité, pauvre de raison et de sagesse. Vous voyez bien que vous n’avez pas la vraie richesse, et que si vous perdiez votre fortune, il ne vous resterait plus rien.

MADEMOISELLE YOLANDE.

Prrrr ! quel sermon ! ah çà, mais vous êtes une