Page:Ségur - Les vacances.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

nous l’ôter ; il est au fond de nos cœurs, et c’est le bon Dieu qui nous le donne.

PAUL.

C’est vrai. Quand on a de quoi manger, de quoi s’habiller, se chauffer et vivre agréablement, de quoi donner à tous les pauvres des environs, à quoi sert le reste ? On ne peut pas dîner plus d’une fois, monter sur plus d’un cheval, dans plus d’une voiture, brûler plus de bois que n’en peuvent tenir les cheminées. Ainsi, que faire du reste, sinon le donner à ceux qui n’en ont pas assez ?

M. DE ROSBOURG.

Tu as mille fois raison, mon garçon, et à nous deux nous battrons le pays à dix lieues à la ronde pour que tout le monde soit heureux autour de nous. Nous leur ferons voir ce que peut faire un bon, un vrai chrétien, des richesses que le bon Dieu lui a données. »

Les dames et les enfants rentrèrent chacun chez soi. Jacques et Marguerite allèrent dans leur cabane pour lire et causer. Paul et Léon allaient les suivre, lorsque M. de Rosbourg, prêtant l’oreille, dit :

« Mais… quel est ce bruit ? Il me semble entendre des gémissements mêlés d’éclats de rire.

PAUL.

Je les entends aussi. Viens, Léon, allons voir.