Page:Ségur - Les vacances.djvu/338

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle ferma les yeux et ne parla plus. M. de Rosbourg se retira après avoir appelé Mlle Hedwige et la femme de chambre. Il prit Sophie par la main, et tous deux quittèrent en silence ce château où mourait une femme qui, deux ans auparavant, faisait la terreur et le malheur de sa belle-fille. Quand ils furent en voiture, M. de Rosbourg demanda à Sophie :

« Lui pardonnes-tu bien sincèrement, mon enfant ?

SOPHIE.

Du fond du cœur, cher monsieur. Dans quel état elle est, pauvre femme ! Elle m’a fait pitié.

M. DE ROSBOURG.

Oui, la mort doit lui faire peur. Nous mourrons tous un jour ; prions Dieu de nous faire vivre en chrétiens, pour que nous ayons une mort douce, pleine d’espérance et de consolation. Le bon Dieu aura pitié d’elle, car elle paraît être bien sincèrement repentante. »

Quand ils revinrent à Fleurville, ils trouvèrent tout le monde rassemblé sur le perron pour les recevoir.

« Tu as pleuré, pauvre Sophie ! » dit Jean en lui serrant une main, pendant que Paul lui prenait l’autre main.

Sophie leur raconta le triste état de sa belle-