Page:Ségur - Les vacances.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
34
LES VACANCES.

Sophie, Marguerite, Camille, Madeleine, écoutaient avec anxiété, tout en riant encore. Elles virent Jean sortir du bois, échevelé, les habits en désordre. Au même instant, Léon en sortit dans le même état, demandant à Jean avec empressement :

« L’as-tu vu ? Où est-il ? Comment l’as-tu laissé aller ?

— Je l’ai entendu courir dans le bois, répondit Jean, mais de même que toi je n’ai pu le saisir ni même l’apercevoir. »

Pendant qu’il parlait, Jacques, rouge, essoufflé, sortit aussi du bois et leur demanda d’un air malin ce qu’il y avait, pourquoi ils avaient crié et qui ils avaient poursuivi dans le bois.

LÉON, avec humeur.

Fais donc l’innocent, rusé que tu es. Tu sais mieux que nous qui nous avons poursuivi et par quel côté il s’est échappé.

JEAN.

J’ai bien manqué de le prendre tout de même ; sans Jacques qui est venu me couper le chemin dans un fourré, je l’aurais empoigné.

LÉON.

Et tu lui aurais donné une bonne leçon, j’espère.

JEAN.

Je l’aurais regardé, reconnu, et je vous l’aurais