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LES VACANCES.

stupéfaits. Sophie, Jacques et Marguerite les regardaient en riant.

« Comment cela s’est-il fait ? dit enfin Léon. Par quel miracle notre maison se trouve-t-elle achevée ?

— Parce qu’il était temps de faire finir une plaisanterie qui aurait pu mal tourner, dit M. de Traypi sortant de dedans le bois. Jacques m’a raconté ce qui s’était passé hier, et m’a demandé de vous venir en aide comme je l’avais fait pour lui dès le commencement. D’ailleurs, ajouta-t-il en riant, j’ai eu peur d’une seconde poursuite comme celle d’hier. J’ai eu toutes les angoisses d’un coupable. Deux fois j’ai été à deux pas de mes poursuivants. Toi, Jean, tu me prenais, sans la présence de Jacques, et toi, Léon, tu m’as effleuré en passant près d’un buisson où je m’étais blotti.

JEAN.

Comment c’est vous, mon oncle, qui nous avez fait si bien courir ? Vous pouvez vous vanter d’avoir de fameuses jambes, de vraies jambes de collégien.

M. DE TRAYPI, riant.

Ah ! c’est qu’au temps de ma jeunesse, je passais pour le meilleur, le plus solide coureur de tout le collège. Il m’en reste quelque chose.