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LES VACANCES.
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M. de Traypi en l’embrassant, mais pas pour les autres que je gênerais un peu.

JACQUES.

Oh ! papa, vous êtes si bon ! vous ne pouvez gêner personne.

M. DE TRAYPI.

Impossible, mon cher petit ; je dois aller avec ton oncle de Rugès faire une visite à trois lieues d’ici.

Jacques ne répondit pas et s’en alla en soupirant. C’est que Jacques aimait beaucoup son papa, qui était bien bon et bien complaisant pour lui. Pourtant il ne le gâtait pas. Quand Jacques avait eu des colères dans sa petite enfance, son papa le mettait dans un coin et le laissait crier, après lui avoir donné deux ou trois petites tapes. Quand Jacques avait été impoli avec un domestique ou maussade avec un camarade, son papa l’obligeait à demander pardon. Quand Jacques avait été gourmand, il était privé toute la journée de sucreries, de gâteaux et de fruits. Quand Jacques, avait désobéi, il était renvoyé dans sa chambre et son papa ni sa maman ne l’embrassaient jusqu’à ce qu’il eût demandé pardon. De cette manière, Jacques était devenu un charmant petit garçon ; toujours gai, parce qu’il n’était jamais grondé ni puni ; toujours aimable parce qu’on