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LES VACANCES.

JEAN.

Les Bernard ! je n’aime pas ces gens-là.

LÉON.

Pourquoi ?

JEAN.

Parce que je ne les crois pas honnêtes.

CAMILLE.

Oh ! Jean, tu dis cela sans aucune preuve.

JEAN.

Hé, hé ! Je les ai vus, il y a deux ans, et il y a peu de jours encore, couper des têtes de sapin pour en faire des quenouilles.

MADELEINE.

Ce n’est pas un grand mal, cela.

NICAISE.

M. Jean a raison ; ce n’est pas bien. D’abord le sapin n’est pas à eux, et puis ils savent bien que couper la tête d’un sapin, c’est perdre l’arbre, qui pousse crochu et qui n’est plus bon qu’à brûler.

JEAN.

Et puis Nicaise ne l’a-t-il pas pris, l’année dernière et bien des fois, coupant de jeunes arbres dans le bois de ma tante, pour en faire des fourches et des râteaux à faner ?

NICAISE.

Et encore c’est qu’il allait les vendre sur la place, au marché de la ville.