Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/100

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plus de quinze jours. J’ai de bonnes nouvelles de Livet ; tout le monde va bien ; les B. et les la C. en sont partis cette semaine pour aller je ne sais plus à quelle terre des la C. — Il fait un temps superbe et chaud ; as-tu pu aller pêcher et as-tu pris du poisson ? Camille part dans dix jours, à mon grand regret ; ta tante Nathalie prendra sa place avec Madeleine, Gaston et probablement Louis toujours malade, et qui ne pourra sans doute pas rentrer au collège de Toulouse avant les vacances. Adieu, mon bon cher petit Jacquot chéri, je t’embrasse bien tendrement. Je vais très bien. Tout le monde ici t’embrasse, Armand surtout qui a pour toi une affection profonde.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 15 mai 1871.

Mon enfant, je reçois ta lettre, il y a une heure….. Tu porteras un glorieux uniforme dans le rôle que tu dois remplir. Je ne doute pas que tu mènes tes hommes au feu avec l’entrain de vrais zouaves. Je suis désolée de ne pas te voir jouer le 6 juin ; tu me donneras des nouvelles de la représentation. Ton rôle est-il agréable à jouer ? Est-il long ? Armand voudrait bien s’engager dans ta compagnie, mais il lui faudrait, vu son jeune âge, la permission de ses parents ; il ne l’aura pas. Je te remercie de me rassurer sur ton mal de tête ; me voici tranquille sur ta santé. Le pauvre Louis de Malaret est désolé de ne pas pouvoir rentrer au collège… le médecin lui ordonne pour le mois de juillet les eaux de Cauterets….. À Ponsal, il y a un parc et des bois magnifiques, avec un bras de mer qui serpente dedans ; il doit y avoir une quantité de gibier et une chasse superbe, avec