Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/27

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tendrement. Si ta caisse n’arrive pas demain, demande au facteur de te l’apporter ; elle est très légère et pas grande.

Tu planteras en terre le long bout d’acier du miroir à alouettes ; tu mettras le bout de cuivre sur la petite pointe ; tu poseras dessus le miroir à facettes. Tu dérouleras la ficelle ; tu tireras légèrement la ficelle et tu la lâcheras alternativement en maintenant le bout de la ficelle dans ta main, le plus loin possible du miroir. Voilà tout. Le microscope doit se retirer de son étui de cuivre ; on regarde par le petit bout ; il y a dedans du millet ; si tu veux y mettre autre chose, une mouche, une puce ou plusieurs puces, et tout ce que tu voudras, tu dévisseras le bas et tu y mettras ce que tu veux.

Adieu, petit chéri, je t’embrasse encore ; bien des amitiés à notre cher M. Anneau…


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Kermadio, 8 mai 1866.


Merci, mon cher petit Jacques, de ta longue lettre ; elle est si bien écrite, que je l’ai fait voir à tout le monde ; on l’a trouvée très bien, et très gentille…

Henriette fait dire à Jeanne de se dépêcher d’apprendre à lire tout à fait bien, à écrire, à compter et toutes les autres choses qu’il faut savoir. À toi, elle te fait dire de ne pas trop apprendre pour ne pas être trop savant quand elle ira aux Nouettes l’année prochaine. Elle et Armand se sont bien amusés hier soir ; le vicaire de la paroisse, l’abbé X., fait des tours d’adresse aussi bien que Robert Houdin ou Robin. Entre autres choses, voici ce qu’il a fait. Il a demandé une bouteille vide et une carafe d’eau. Il a versé l’eau dans la bouteille qu’il a bien rincée devant nous tous, au milieu