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Les Nouettes, 1866, 8 octobre.


Merci, mon cher petit chéri, de ta bonne lettre qui m’a fait très grand plaisir et qui n’a pas une seule faute d’orthographe. J’espère que tu seras heureux à Vaugirard. Je t’y verrai mercredi…

M. Anneau sera à Paris après-demain… Demande à papa qu’il arrange ses courses pour que M. Anneau vous trouve chez vous quand il y arrivera. Je suis bien sûre que papa ne te refusera pas ce plaisir, et ne voudra pas causer au bon M. Anneau le chagrin de ne pas te voir… Il fait un temps superbe ; je fane mes regains…

Remercie bien papa de sa bonne et aimable lettre et des nouvelles qu’il me donne… Tout le monde va bien. Françon ramasse des pommes et des noix tant qu’elle peut pour toi et pour Jeanne, dit-elle. Elle mange et dort bien, ainsi que Paul ; ils sont gais comme des pinsons. Adieu, cher petit chéri, je t’embrasse tendrement ainsi que papa… M. Anneau t’embrasse de tout cœur.

Grand’mère de Ségur.


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Mardi, soir 1866.

15me !!! J’espère que c’est beau ! Comme tu y vas, mon petit chéri ! Tu marches à pas de géant ; tu as sans doute chaussé les bottes de sept lieues du petit Poucet. Je n’espérais pas te voir entrer dans la première vingtaine avant trois ou quatre mois d’ici. Tu es heureux, tu es content ; moi aussi je suis enchantée et tranquille enfin grâce à toi. Paul va beau-