Page:Ségur - Lettres d une grand mère.djvu/84

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bien tendrement ; je vais mieux de la tête… Ton oncle Gaston a prêché cette semaine une retraite au séminaire de Vannes…

… Je t’enverrai incessamment une jolie dizaine de chapelets et une statuette en argent de sainte Anne ; le tout béni et indulgencié par ton oncle. Adieu, chéri, je t’embrasse.

Grand’mère de Ségur.


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Kermadio, 1870, 22 décembre.

Cher enfant….. si les pauvres Pères sont chassés de Poitiers, tâche d’arriver à Vannes, où tu seras en sûreté et à ma portée ; il ne faut pas songer à Bordeaux où est le gouvernement provisoire (c’est-à-dire dérisoire) et où les Prussiens te poursuivront. Ce serait une bien grande joie pour moi et pour Armand et tes cousines. J’ai reçu une lettre de papa qui va très bien et qui paraît débarrassé définitivement des Prussiens ; maman attend pour retourner à Livet que les environs de Tours et du Mans soient aussi délivrés de ces dangereux sauvages. Adieu, cher enfant, je t’embrasse tendrement. Je crois que tu m’as écrit, mais que tes lettres ne sont pas arrivées à cause du désordre de la poste. On m’écrit que tu as été quatrième en je ne sais quoi. C’est très bien ; tu arrives tout doucement au n° 1. Les notes sont excellentes ; c’est plus important que les places des compositions. Je t’envoie pour tes engelures des papiers gommés que t’a faits Armand. Il fait bien froid. Achète des gants chauds, pour les récréations et promenades. Adieu, mon petit chéri, je t’embrasse…

Grand’mère de Ségur.


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