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XV

LA CHASSE


Le lendemain devait avoir lieu, comme je l’ai dit, l’ouverture de la chasse. Pierre et Henri furent prêts avant tout le monde ; c’était leur début ; ils avaient leurs fusils en bandoulière, leur carnassière passée sur l’épaule ; leurs yeux brillaient de bonheur ; ils avaient pris un air fier et batailleur qui semblait dire que tout le gibier du pays devait tomber sous leurs coups. Je les suivais de loin, et je vis les préparatifs de la chasse.

« Pierre, dit Henri d’un air délibéré, quand nos carnassières seront pleines, où mettrons-nous le gibier que nous tuerons ?

— C’est précisément à quoi je pensais, répondit Pierre ; je demanderai à papa d’emmener Cadichon. »

Cette idée ne me plut pas ; je savais que les