Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/213

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— Nous nous disputerons, » dit Madeleine en riant.

Jacques et Louis gardaient le silence depuis qu’ils s’étaient dit quelques mots à l’oreille ; ils laissèrent partir les enfants. Après s’être assurés qu’on ne pouvait les voir ni les entendre, ils se mirent à danser autour de moi en riant et chantant :


Cadichon, Cadichon,
À la foire tu viendras ;
L’âne savant tu verras ;
Ce qu’il fait tu regarderas ;
Puis, comme lui tu feras ;
Tout le monde t’honorera ;
Tout le monde t’applaudira,
Et nous serons fiers de toi.
Cadichon, Cadichon,
Je te prie, distingue-toi.


« C’est très joli ce que nous chantons, dit Jacques en s’arrêtant tout à coup.

Louis.

C’est que ce sont des vers, je crois bien que c’est joli !

Jacques.

Des vers ? Je croyais que c’était difficile de faire des vers.

Louis.

Très facile, comme tu vois ;
Pas difficile, comme tu crois.


Vois-tu ? En voilà encore.