Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/332

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Pierre.

Et qu’il ne court plus après mon poney pour lui mordre la queue.

Jacques.

Et qu’il a sauvé tous les légumes et les fruits du potager en faisant attraper les deux voleurs.

Henri.

Et qu’il leur a cassé la tête avec ses pieds.

Élisabeth.

Mais comment a-t-il pu faire prendre les voleurs ?

Pierre.

On ne sait pas du tout comment il a pu faire ; mais on a été averti par ses braiments. Papa, mes oncles et quelques domestiques sont sortis et ont vu Cadichon allant et venant, galopant avec inquiétude de la maison au jardin ; ils l’ont suivi avec des lanternes, et il les a menés au bout du mur extérieur du potager ; ils ont trouvé là deux hommes évanouis et ils ont vu que c’étaient des voleurs.

Jacques.

Comment ont-ils pu voir que c’étaient des voleurs ? Est-ce que les voleurs ont des figures et des habits extraordinaires qui ne ressemblent pas aux nôtres ?

Élisabeth.

Ah ! je crois bien que ce n’est pas comme nous ! J’ai vu toute une bande de voleurs ; ils avaient des chapeaux pointus, des manteaux marrons, et des visages méchants avec d’énormes moustaches.