Page:Ségur - Mémoires d’un âne.djvu/335

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sieur, et je saurais bien tirer les voleurs par les jambes pour les empêcher de tuer papa.

Camille.

Voyons, voyons, ne vous disputez pas, et laissez Pierre nous raconter ce qu’il a entendu dire.

Élisabeth.

Nous n’avons pas besoin de Pierre pour savoir ce que nous savons déjà.

Pierre.

Alors, pourquoi me demandez-vous comment papa a reconnu les voleurs ?

— Monsieur Pierre, monsieur Henri, M. Auguste vous cherche, dit le jardinier, qui venait apporter la provision de légumes pour la cuisine.

— Où est-il ? demandèrent Pierre et Henri.

— Dans le jardin, messieurs, répondit le jardinier ; il n’a pas osé approcher du château, de peur de se rencontrer avec Cadichon. »

Je soupirais et je pensais que le pauvre Auguste avait raison de me craindre depuis le triste jour où j’avais manqué de le noyer dans un fossé de boue, après l’avoir fait égratigner dans les ronces et les épines, et l’avoir fait rudement tomber en mordant son poney.

« Je lui dois une réparation, me dis-je ; comment faire pour lui rendre un service et lui montrer qu’il n’a plus de motifs pour me craindre ? »